Disclaimer : ici nous vous présenterons de façon résumée comment se déroule un audit social dans l’industrie textile. L’objectif de cet article est surtout de présenter comment nous avons audité l’aspect social des ateliers partenaires Pitumarka.
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Introduction
Depuis les années 1990 l’outsourcing de la production dans l’industrie textile s’est accéléré. Cela conduit à plus d’opacité sur les sous-traitants, la façon dont on fabrique les vêtements, et ce, sur toute la chaine de production.
L’exemple le plus connu des dérives de ce modèle est l’effondrement du Rana Plaza à Dhaka au Bengladesh en 2013 où 1134 personnes ont perdu la vie.
Un audit complet et pas seulement social aurait permis d’éviter ce genre de drame. Le problème actuellement c’est que les grandes marques de fast fashion savent à peine où et comment sont confectionnés les vêtements qu’ils vendent.
Quel est le but d’un audit social ?
Un audit social permet d’évaluer la capacité d’un fabricant à respecter la législation du travail locale et les normes sociales internationales.
Des auditeurs indépendants certifiés SA8000 ayant une formation textile adaptée réalise l’audit social. Les auditeurs vérifient la conformité du façonnier avec le droit du travail local et le code de conduite de la marque. L’objectif est de garantir que la chaîne d’approvisionnement est socialement conforme, en réduisant le risque de travailler avec des usines non conformes. Cet audit vise à éviter que les employé(e)s travaillent avec conditions illégales ou dangereuses.
Comment se déroule un audit social dans l’industrie textile ?
Processus d’un audit social
Le processus complet d’un audit social comprend la vérification de documents tels que les rapports financiers, les licences d’usine, les certifications, les capacité de production, le contrôle qualité et l’historique des problèmes de conformité sociale.
Ensuite on prépare un rapport pour indiquer les points où le fournisseur a besoin d’améliorations. On effectue un audit de suivi qui rend compte de la suppression de toutes les objections mises en œuvre par l’équipe d’audit.
On mène un audit social pour garantir un fournisseur socialement responsable. Cet audit est également appelé Audit Ethique ou Audit de Conformité Sociale.
Un audit social comprend également la conduite d’entretiens avec les travailleurs et les superviseurs. Les auditeurs vérifient si la main-d’œuvre est en bonne forme physique, non mineure et dispose d’une formation appropriée en matière de sécurité.
Les exigences sociales vérifiées
- Travail des enfants et des mineurs
- Travail forcé
- Santé et sécurité
- Liberté d’association
- Discrimination
- Intégrité
- Embauche
- Discipline & licenciement
- Harcèlement et abus
- Heures de travail
- Sécurité sur le lieu de travail
- Etc.
Comment se déroule un audit social chez Pitumarka ?
Pour notre audit social, on a refait ce qu’on avait fait début 2020 lors du lancement du projet. C’est à dire qu’on a retracé toute la chaine de production en partant de la matière première. De façon à s’assurer que toutes les personnes qui travaillent sur nos vêtements soient bien traitées et correctement payées à toutes les étapes.
- Les champs de coton
- La filature
- Le tricotage / le tissage
- Le patronage
- Le découpage
- L’assemblage
1) Le culture du coton biologique au Pérou
Pour Pitumarka, c’est assez simple : tout le coton utilise provient du Pérou. Ce coton est 100% biologique et certifié GOTS et FairTrade. En effet, que ce soit le coton Pima ou le coton non teint, il pousse dans le nord du Pérou avec une traçabilité parfaite et des agriculteurs organisés en coopérative qui cultivent ce coton.
2) La filature, le tricotage / le tissage
C’est l’étape qui suit consiste à transformer le coton en fil puis en tissu. Sur cette étape, nous n’avons malheureusement pas été autorisé à prendre des photos. Cela dit cette étape est également certifiée GOTS et FairTrade, ce qui englobe bien sûr un aspect social.
3) L’audit social côté patronage
Sur cette partie, on a rendu visite à l’ami Ernesto qui réalise le patronage des vêtements Pitumarka depuis le début de l’aventure. Son rôle consiste à dessiner informatiquement les différentes pièces qui constituent un vêtement fini. Ernesto a 31 ans, il a environ 8 années d’ancienneté dans l’industrie textile.
4) Audit social côté découpage
L’étape suivante consiste à empiler plusieurs couches de tissus pour ensuite découper les différentes pièces qui vont assembler un vêtement. Sur cette étape, nous avons rendu visite à l’atelier de Raul qui travaille avec son fils Eduardo. Raul a plus de 20 ans d’expérience et beaucoup de dextérité dans les mains pour découper manuellement le tissu
5) L’assemblage des pièces
Avant dernière étape de confection d’un vêtement : c’est l’assemblage des pièces avec une machine à coudre. Ici c’est un travail 100% manuel et souvent réalisé par des femmes au niveau mondial. C’est à cette étape là que les marques de fast fashion réalisent le plus d’économies, car ces marques payent leurs ouvrières au lance pierre. C’est en toute transparence que nous vous présentons notre atelier partenaire éthique à Lima où des femmes et des hommes confectionnent les vêtements Pitumarka avec un salaire à la hauteur de leur savoir-faire.
Ici c’est Maria qui est mis en lumière. Elle travaille dans notre atelier partenaire depuis 2020 et réalise ici le hoodie Pitumarka Alpamayo royal en coton bio non teint. Maria donne aussi parfois un coup de main pour la dernière étape de conditionnement des vêtements.
C’est à dire, le repassage, et l’ajout d’étiquette aussi appelée hangtag. Ensuite les vêtements sont conditionnés dans des cartons pour être exportés vers la France où ils seront vendus !
On espère que ce petit tour vous a plu.
Sachez que lorsque vous achetez un vêtement Pitumarka, vous participez à une mode plus juste et c’est ici que part votre argent !
ce site est passionnant.
Article très intéressant! La question sociale de l’industrie du textile est souvent oubliée lorsqu’il s’agit de produire et générer des ventes. On est à une époque où l’outsourcing s’accélère et il est bien de voir des fabricants se soucier du bien de leurs travailleurs et de veiller à la conformité de chaque étape du processus.