Est-ce qu’un vêtement éthique est cher ?

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Lorsqu’on parle de mode éthique, l’épineuse question du prix fait toujours débat : “est-ce qu’un vêtement éthique est cher?” Alors oui, un produit éthique et éco-responsable en coton bio ou alpaga est nécessairement plus coûteux qu’une pièce en polyester. Si la question mérite d’être posée, il faut sans doute la tourner d’une tout autre manière : quel est le prix juste d’un vêtement éthique ?

Autre question bien utile : un t-shirt à moins de 5 € est-il réellement vendu et acheté au prix juste ? C’est en tout cas ce que l’industrie conventionnelle de la mode essaie de te faire gober depuis plusieurs années.

Prends donc le temps d’observer les choses d’un autre point de vue, celui de la mode éthique et éco-responsable qui favorise le bien être humain, animal et environnemental avant tout.

Qu’est-ce qu’un prix juste pour un vêtement éthique et éco-responsable ?

Une pièce en laine baby ou royal alpaga sont des produits haut de gamme. De qualité supérieure, il est fait pour durer. Il est également éthique dans le sens où il est produit selon des conditions de travail et de rémunération dignes. La chaîne de production et de commercialisation du vêtement en alpaga ou en coton bio est également éco-responsable, puisqu’elle propose un processus de fabrication respectueux de l’environnement et des travailleurs.

Un vêtement éthique est cher uniquement si on le compare à des produits à bas prix. En effet un prix juste prend ainsi en considération chacun de ces aspects fondamentaux et recoupe un ensemble de données quantifiables.

1. Les coûts de production, soit :

a. Les matières premières (ici principalement la laine d’alpaga et le coton bio),
b. Le salaire des travailleurs,
c. Le coût d’amortissement des machines de fabrication,
d. Le coût du transport,
e. Les certifications textiles GOTS (Global Organic Textile Standard) et/ou FairTrade (Commerce équitable)

2. La marge du revendeur

Celle-ci doit être suffisante pour que l’entreprise reste rentable et qu’elle puisse réinvestir de manière à
assurer :

a. Ses coûts de fonctionnement,
b. Le salaire de ses employés,
c. Le coût de la vente (boutique, shop sur internet, frais de communication, etc.).

Les marques de mode éthique font face à des coûts de production mécaniquement plus élevés que ceux de l’industrie conventionnelle du textile. Les matières premières sont plus coûteuses, puisque certifiées.

Le point le plus important concerne les salaires : ceux-ci y sont également plus élevés. Dans la fast fashion, le capital humain est le maillon où les marques peuvent vraiment économiser de l’argent en sous-payant les travailleurs de façon irrespectueuse. Ainsi un article made in France (ou même made in Europe) coûtera forcément plus cher qu’un vêtement conçu en Chine car les charges sociales sont plus élevées. Pour les autres pays, la différence de coût de revient reviendra aussi et surtout aux certifications textiles. GOTS et FairTrade garantissent des salaires décents et des primes de développement pour les travailleurs … ce qui coûtera plus cher au partenaire… et qui se répercutera sur le coût de revient de la matière première ou du produit fini.

3. L’exemple du baby alpaga

L’acquisition d’une pièce en laine baby alpaga, ou encore mieux, en royal alpaga, est un achat de qualité “premium”. En effet, un sweat en coton recyclé ou en polyester recyclé est certes écologique, mais il n’est pas haut de gamme comme l’est le pull ou l’étole en baby alpaga utilisant des fibres textiles naturelles biologiques. En toute logique, les vêtements en laine d’alpaga (tout comme les vêtements en coton bio d’ailleurs) sont plus chers à l’achat car conçus à partir d’une fibre noble, au même titre que le cachemire.

Chez Pitumarka, nous avons pris le parti de vendre des pièces conçues avec la partie la plus fine de l’alpaga : le « baby alpaga » entre 18 et 22 microns (à ne pas confondre avec la tonte d’un alpaga bébé). Des fibres écologiques extrêmement rares, qui représentent à peine 3% de la production mondiale. Nous proposons également une collection premium avec quelques pièces « royal alpaga » de 15 à 18 microns. Cette collection limitée offre une fibre naturelle encore plus fine, donc un vêtement encore plus doux au toucher.

Quand les marques de mode éthique se heurtent au prix d’acceptabilité du consommateur

Est-ce qu’un vêtement éthique est cher ?

Favoriser un prix juste ne signifie pas que le consommateur accepte pour autant de le payer. Le prix psychologique de chacun d’entre nous semble aujourd’hui au plus bas. Nous ne sommes plus capables d’appréhender la véritable valeur d’un produit, trop habitué à le consommer sans aucune modération grâce, ou plutôt à cause, de la fast fashion.

Adopter une démarche de consommation responsable de la mode passe donc par :

  • La prise de conscience du coût réel d’une pièce qui fait vivre ceux qui l’ont fabriqué,
  • Un apprentissage de la patience en achetant moins souvent des vêtements et en se détournant des publicités racoleuses et des opérations soldées,
  • La valorisation des produits acquis afin que celui-ci trouve une valeur unique aux yeux de celui qui le porte.

Après tout, ne prends-tu pas le temps de la réflexion avant d’acheter un téléphone portable ou un appareil photo ? Es-tu vraiment chaque midi attablé dans le restaurant d’un chef triplement étoilé ? Non, toutes ses choses ont suffisamment de valeur à tes yeux pour qu’elles soient consommées avec parcimonie et délectation.

Ainsi, le consommateur de mode écoresponsable qui achète un pull en laine d’alpaga ou en coton bio, fait prévaloir l’éthique au prix du vêtement.

Le coût d’usage

Si on se dit qu’un vêtement éthique est cher, c’est qu’à l’inverse on se dit surement qu’un vêtement de fast fashion n’est pas cher du tout.

Par contre, une ligne de vêtements avec un prix très faible a une grosse probabilité pour s’abimer extrêmement vite : col qui se détend, vêtement qui perd une taille au 1er lavage, tissu qui bouloche, etc.

Sans compter que l’immense majorité de ces vêtements ne sont portés que 2/3 fois… voire pas du tout.

Un t-shirt acheté 10€ et porté 2 fois aura un coût d’usage de 5€. Un t-shirt durable acheté 45€ et porté 20 fois aura un coût d’usage de 2,25€. Au final c’est plus rentable sur le moyen / long terme d’acheter un vêtement bien confectionné avec des matières écologiques de qualité. D’autant que l’impact environnemental n’est absolument pas le même. Car le vrai coût invisible, c’est la planète qui l’a paye ! 🌎 En achetant bas de gamme, tu favorises indirectement (et souvent sans le savoir) la pollution des océans et des rivières, l’exploitation des travailleurs (souvent des femmes ou des enfants) à l’autre bout du monde, la pollution CO2, etc.

Le coût environnemental

Dernier point important : quel est le coût environnemental d’un sweat ou d’un t-shirt à bas prix et confectionné avec un coton traditionnel bourré de pesticides et d’insecticides ? Quel est le coût pour l’environnement au niveau des fleuves et terres pollués parce que produire dans de mauvaises conditions a coûté moins cher ?
Ci-dessus, l’exemple d’un magasin allemand qui affiche le véritable prix d’un morceau de viande. Nous pensons sincèrement que ce sont des éléments à avoir en tête.

Comment acheter mieux sans dépenser plus grâce aux vêtements éco responsables

Un vêtement éthique et de qualité, tel qu’un vêtement en coton bio, demande un certain investissement de départ. Toutefois, sa rentabilité est largement supérieure à celle d’un vêtement bas de gamme. Eh oui ! Dans la très grande majorité des cas, un vêtement acquis auprès d’une marque éthique t’offrira satisfaction durant de nombreuses années. Cette certitude est la même quant à la longévité ridiculement faible de cet autre vêtement acquis par le biais d’un revendeur de mode fast-fashion. Rétrospectivement, un vêtement éco responsable coûte finalement moins cher à son acquéreur. En effet, il ne demande pas à être remplacé tous les quatre matins.

Remettons les choses dans leur contexte. Pose-toi d’abord cette question fondamentale :

Quelle somme est-ce que je dépense chaque année pour acheter des vêtements que je jette presque aussitôt ou même, que je ne porte jamais ?”

La réponse à cette question risque de te surprendre ! En moyenne, une femme dépense 450 € par an en habillement. Pourtant, 40 % des pièces contenues dans sa garde-robe ne sont jamais portées.

Aïe, aïe, aïe, quel gâchis… finalement, se faire plaisir en achetant un vêtement de qualité ne t’obligera pas à manger des pommes de terre à l’eau toute l’année ! Il te suffit d’arrêter de surconsommer la mode au profit d’une consommation raisonnée, plus satisfaisante et durable. Plutôt que de dépenser chaque mois ton salaire dans l’achat de fringues de qualité médiocre (et bourrées de pesticides pour l’occasion), économise donc ton argent pour t’acheter une pièce qui te fera réellement plaisir. Tu peux aussi réfléchir en termes de prix d’utilisation vs prix d’achat comme le mentionne très bien l’article de Louise, styliste éthique.

Rejoins le mouvement ! Cesse toi aussi d’être la vache à lait de cette industrie de la mode conventionnelle et néfaste.

Alors est-ce qu’un vêtement éthique est cher ? Pour nous la question est vite répondue 😬

Pour aller plus loin : Acheter moins mais mieux, ou comment consommer la mode différemment.

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