Vite, très vite, trop vite, toujours plus vite… Toi qui en as assez de courir après cette mode fugace et éphémère. Toi qui te sens ulcéré par cette industrie du vêtement à l’éthique douteuse. Enfin, toi qui souffre de voir dépérir notre planète… Cet article est fait pour toi. Rejoins le mouvement de ceux qui ont choisi de ralentir et ont adopté la slow fashion !
Fast fashion vs slow fashion, nous te proposons de les distinguer et de comprendre les dangers de la mode éphémère. Après ça, prépare-toi à bouleverser les codes du shopping traditionnel !
La fast fashion ou comment produire et consommer vite et mal
L’appellation de fast fashion traduit un phénomène de mode éphémère ou de collection éclair. Elle désigne le renouvellement extrêmement rapide des collections vestimentaires, elles-mêmes responsables d’une production intensive et massive de vêtements.
La fast fashion, un désastre écologique et humain
Ces dix dernières années, la consommation mondiale de vêtements a augmenté de 50 %. Selon la dernière édition du Pulse of the Fashion Industry nous produisons près de 62 millions de tonnes de vêtements chaque année, responsables de 17,5 kg de déchets vestimentaires par habitant et par année dans le monde. Un chiffre qui devrait atteindre les 102 millions de tonnes d’ici 2030.
Les marques de fast fashion peuvent ainsi produire jusqu’à onze collections différentes par an et pour chacune d’entre elles, le délai d’exécution est de seulement deux semaines ! Ainsi, depuis le dessin de cette petite robe jusqu’à sa vente au détail en passant par sa production, il se sera écoulé à peine 15 jours.
Ces collections sont ensuite vendues à très petit prix. Une mode express rendue possible par des techniques de production contraire à l’éthique. Main-d’œuvre à bas coût, exploitée au Bangladesh, au Cambodge et en Indonésie, capable de travailler jusqu’à treize heures par jour sans interruption. Bref, le vêtement bon marché est une insulte aux droits de l’homme.
Voir ici l’article de France Inter : « L’effondrement du Rana Plaza : quand la mode tue »
Le consommateur peut ainsi renouveler sa garde-robe perpétuellement en acquérant des quantités inutilement importantes de vêtements à petits prix. Des pièces portées plusieurs fois ou délaissées, puis jetées. Pour le consommateur, la notion de valeur du vêtement est biaisée malgré les sacrifices de ressources et le travail humain nécessaire à sa production.
La facture de la fast fashion payée par la planète
La fast fashion a un impact environnemental inversement proportionnel au prix des vêtements qu’elle produit. Le secteur du textile est dans le top 3 des industries les plus polluantes au monde (1), juste derrière celle du pétrolier.
- 2% des émissions de gaz à effet de serre annuelles proviennent de l’industrie textile. Selon l’ADEME, à l’horizon 2050, elle sera responsable de 26 % de ces émissions.
- 25% des pesticides dans le monde sont utilisés à la seule culture du coton non bio..
- Toujours selon l’ADEME, la fabrication d’un seul T-shirt nécessite l’équivalent de 70 douches. En bout de chaîne, la production d’un seul jean aura consommé entre 7 000 et 10 000 litres d’eau.
- Enfin, les teintures des vêtements sont extrêmement toxiques pour l’environnement et en particulier pour le milieu aquatique, car le lavage des vêtements libère des micros particules de plastiques dans les eaux usées (2). Le fait de porter ce type de vêtements est également néfaste pour l’humain en raison des substances toxiques présentes dans le textile (et notamment les perturbateurs endocriniens).
Ok, ces chiffres font peur ! Mais maintenant qu’on est prévenu, que peut-on y faire ? C’est ici que c’est à nous consommateurs, de changer nos manières de consommer et choisir la slow fashion.
La slow fashion comme remède à la fast fashion
La slow fashion se pose en exact contraire de la fast fashion et comme remède à la pathologie consumériste de notre société. La mode lente, de long terme, considère avec respect le matériau utilisé à la fabrication du vêtement. Elle s’intéresse à son mode de production qu’elle veut la plus éthique possible. Elle recherche la qualité et la durabilité de chaque pièce produite dans le respect de l’humain, de l’animal et de l’environnement.
La slow fashion ou l’art de prendre son temps
Lorsque tu adoptes la slow fashion, c’est avant de te donner le temps de la réflexion afin de bien choisir ton vêtement en fonction de sa composition, de sa coupe et de son style. Une manière lente de consommer la mode qui ouvre la voie à la Fashion Revolution, ce mouvement international qui milite en faveur d’une mode plus transparente, plus éthique et plus durable.
Ici, les matières utilisées, le pays de fabrication et l’éthique de la marque sont autant d’informations recueillies avec intérêt par le consommateur qui peut ainsi décider de concrétiser ou non son achat.
La slow fashion c’est aussi se tourner vers des pièces produites en série limitée, à la commande, ou en pré-vente afin de ne concevoir que le nombre juste de vêtement. Des collections réduites qui évitent l’uniformisation des looks. En optant pour des pièces uniques, tu exprimes pleinement ton style et ton originalité. Ainsi, la slow fashion privilégie la production à petite ou moyenne échelle et favorise la qualité à la quantité.
Les 7 commandements de la slow fashion
Tu te demandes comment adhérer au concept ? Voici tes 7 nouveaux commandements :
- Vérifie la provenance du vêtement à partir de son étiquette. La slow fashion est éthique, elle exclut les produits impliquant le travail d’enfants ou de travailleurs sous payés.
- Privilégie la qualité à la quantité. La slow fashion favorise les vêtements de qualité supérieure, conçus dans des matières naturelles et/ou respectueuses de l’environnement, dans des tissus plus épais et avec des finitions plus résistantes.
- Achète seulement des pièces qui te sont vraiment utiles. Fait uniquement l’acquisition de vêtements dans lesquelles tu te sens parfaitement à l’aise et stylé(e).
- Prends soin de tes vêtements pour les conserver le plus longtemps possible
- Ne jette pas ! Pense à customiser tes vieilles pièces et donne tes vêtements à des proches ou à Emmaüs. La slow fashion met aussi l’accent sur la seconde vie du produit : sa recyclabilité notamment. D’ailleurs, il existe même des pulls compostables !
- Pense à la seconde-main en chinant tes vêtements
Voir aussi : Acheter moins mais mieux, ou comment consommer la mode différemment.
Prêt(e) à franchir le pas de la slow-fashion ?
La slow fashion est un mouvement populaire initié par des personnes qui se sont lassées de la fast fashion, de ses conditions exécrables de production, de ses vêtements de mauvaise qualité et de la pollution qu’elle engendre. Il s’agit avant tout d’un état d’esprit partagé par des consommateurs engagés, soucieux des problématiques environnementales et humaines. Ces personnes ont une vue globale de ces problématiques : ils achètent bio pour éviter les pesticides, ils font du tri… en bref, ils consomment intelligemment et conformément à leurs valeurs.
Ne perd pas courage, car les effets de la slow fashion sont tangibles. En effet, la fast fashoin est aujourd’hui victime de sa propre stratégie ! À vouloir produire toujours plus, les enseignes de mode sont contraintes d’écouler leurs stocks colossaux d’invendus et à solder régulièrement leurs produits. En moyenne, un article de fast fashion se vend après 30 % de remise … ces dernières années, les ventes en valeurs se sont effondrées et l’industrie textile fast fashion est en grande difficulté financière.
2) ADEME : www.ademe.fr